9 octobre 2014 – Le Plan
20:30. La salle s’éteint, le rideau s’ouvre, les musiciens sont en place (guitare, basse, batterie, claviers). Silence. Nous hommes peu nombreux.
Elle arrive côté cour, d’un pas lent, aidée d’une canne, souriante sous l’ovation du public.
Elle prend de nos nouvelles, comme un membre de la famille que l’on aurait pas vu depuis longtemps. Nous raconte son accident en Grèce, sa fracture de la hanche, nous parle de sa convalescence et que lorsqu’elle ne pourra plus rester debout elle s’assiera dans le fauteuil bridge derrière elle.
Les musiciens attaquent « Give My Love To London » et « Falling Back » du dernier album, puis « Broken English ». Et toujours cette voix, cette merveilleuse voix.
Elle s’assied et c’est « Witches’ Song ».
Le régisseur vient l’aider à se lever, cela semble être douloureux, et les premiers accords de « Working Class Hero » me donnent la chair de poule. Le public a le poing levé et Marianne également.
Pendant tout le concert elle alternera entre debout et assise.
Entre les titres elle boit une gorgée de thé, tire sur sa cigarette électronique, nous parle de sa vie, nous dit qu’elle a arrêté de fumer.
« The price of love », « Marathon Kiss », « Love More Or Less », « As Tears Go By », « Come and Stay With Me », « Mother Wolf ».
Assise, elle nous raconte l’histoire de cette chanson, c’est « Sister Morphine ».
Des accords de piano et « Late Victorian Holocaust », un joyau écrit avec Nick Cave; Marianne déroule les paroles avec une langueur à faire pleurer. Le long solo de violon est remplacé par un solo de guitare saturée. Chaire de poule… Yeux humides…
« Sleeping in each others’ arms, beyond happy we were, beyond harm. Sweet little sleep, my dreams are yours to keep »…
Puis c’est « Sparrows Will Sing »
et son « Callooh, Callooh Callay »
Après « The Ballad of Lucy Jordan », « Who Will Take Your Dreams Away » et « Last Song »; Marianne, appuyée sur sa canne, se dirige lentement en fond de scène côté jardin accompagnée par le régisseur. Une porte s’ouvre, elle se retourne et nous salue à nouveau.
Le bonheur d’une soirée trop vite passée…